
Lundi 20 juin, les cheminots appelaient à une manifestation et un rassemblement devant le Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine pour s’opposer à l’ouverture à la concurrence qui se dessine.
Le TER Nouvelle Aquitaine est actuellement conventionné jusqu’au 31 décembre 2024. L’Etat a décidé d’inclure dans la convention 2022-2032 l’ouverture progressive à la concurrence ligne par ligne.
Mais avant la fin 2023, la Région peut désigner la SNCF pour exploiter le TER pendant une durée de 10 ans. Comme en Bretagne, en Occitanie ou en Centre val de Loir, elle peut reporter toute ouverture à la concurrence avant 2033 en désignant, avant le 23 décembre 2023, la SNCF.
La France Insoumise Gironde qui participe au Comité de vigilance ferroviaire depuis 2018 était présente.
Le train du quotidien : une urgence écologique et une urgence sociale !
Intervention de la France Insoumise devant le CR lundi 20 juin 2022
Le mouvement des gilets jaunes avait reposé avec justesse la question de nos déplacements quotidiens, dans la région Nouvelle Aquitaine encore plus qu’ailleurs : l’urgence écologique est indiscutable, mais elle ne doit pas servir à taxer les déplacements contraints, ceux des gens pour qui il n’existe aucune alternative. Elle doit au contraire inciter les pouvoirs publics à investir dans les transports décarbonés et en premier, dans le train du quotidien pour les développer.
A la FI, nous affirmons haut et fort que cet enjeux écologique et social est incompatible avec l’ouverture à la concurrence que s’apprête à faire le Conseil Régional Nouvelle Aquitaine.
Pourtant, la Région est loin d’atteindre les objectifs les plus modestes : chaque neoaquitain émet 8,3 t CO2eq/an ce qui est supérieur à la moyenne nationale française (6,8 t CO2eq/habitant/an). Les transports de marchandise et déplacements de personnes représentent 40 % de ces émissions.

Actuellement, le train représente 1 % des émissions pour transporter 10 % des passagers ! C’est donc le principal levier. L’urgence c’est donc d’investir un maximum de fonds dans ler développement du train quotidien pour multiplier par 2 par 5 les usagers qui ne sont que 60 000 actuellement. L’urgence n’est donc pas une LGV qui va engloutir plus de 14 Md € dans un projet destructeur de l’environnement et qui ne résoud pas les transports du quotidien.
Lorsque nous avons constitué la NUPES au début du mois de mai dernier, nous avons écrit un programme partagé fort de 650 propositions. Nous avons réussi le formidable pari de mettre toute la gauche devant ses responsabilités historiques pour non seulement empêcher la casse actuelle, mais construire un futur désirable. Ce sont aujourd’hui 140-148 députés siglés NUPES qui se sont engagés à défendre tout au long du mandat au sujet du transport ferroviaire :
- La création d’un pôle public des transports et de la mobilité, autour de la SNCF réunifiée et 100 % publique, afin d’assurer une égalité de service et d’accès sur tout le territoire, et refuser l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires
- La réouverture des lignes ferroviaires du quotidien, l’augmentation du nombre de trains, le maintien des guichets physiques dans les gares
- La mise en œuvre d’un plan national de soutien massif au développement des transports collectifs (métro, bus, tram, tram-train, câble…) dans les grandes agglomérations
- La mise en route d’un forfait obligatoire, le forfait mobilité durable – notamment en vélo – versé aux salariés avec la possibilité de le coupler avec les abonnements de trains
- La création d’un dispositif de billet unique ouvert aux jeunes permettant d’accéder à l’ensemble des trains, transports en commun ainsi qu’aux vélos et voitures en libre service du territoire français
A ces propositions communes la FI ajoute le projet d’aller vers la gratuité car c’est un choix de société fondamental à l’heure où le changement climatique s’emballe d’une part, et où les inégalités sociales ne cessent de croitre d’autre part.
En Allemagne, début juin, des abonnements permettant d’accéder à tous les trains, à volonté, ont été mis en vente au prix de 9 € /mois. Plus de 6,5 millions de personnes se sont déjà abonnées et les trains étaient bondés tous ces weekend de juin.
La réforme de la SNCF mise en place par Mme Borde a été combattue par les députés de la FI qui ont montré à quel point c’est une réforme idéologique. En quoi la suppression du statut des cheminots fait-elle arriver les trains à l’heure ? En quoi la libre-concurrence va-t-elle résoudre tous les problèmes du transport ferroviaire en France. Faudra-t-il attendre l’improbable intérêt d’un investisseur privé pour voir se réouvrir la ligne St Mariens-Blaye ?
L’exemple du fret ferroviaire aurait du suffire à montrer à quel point la libre concurrence est opposée à l’intérêt général. En 30 ans, le transport de marchandises par train s’est effondré, passant de 30% à 10% du volume total. L’ouverture à la concurrence en 2006 n’a fait qu’accélérer le démantèlement du fret. Les entreprises privées sont venues prendre des parts de marché à Fret SNCF mais sans jamais verser un centime pour financer tout le réseau. La SNCF a alors préféré investir dans sa filiale Géodis, premier transporteur routier français. Et la majorité des gares de fret ferroviaire, dont celle d’Hourcade tourne donc aujourd’hui au ralenti.
Avec les associations d’usagers, avec les syndicats des personnels SNCF, nous nous battrons pour faire entendre raison au Conseil Régional et vous pouvez compter sur le soutien des députés de la FI et de la NUPES pour empêcher cette privatisation..
Sylvie Nony

Bonjour,
Bravo pour cette dynamique , qu’en est il pour la ligne Agen /Auche ?
Nous sommes bien sûr, avec le comité vigilance ferroviaire, pour la réouverture de cette ligne au transport de voyageurs. Cela permettrait de gagner plus de 50 minutes entre Age et Auch et de bien mieux assurer les correspondances que le bus-Ter actuel. La ligne pourrait être améliorée aussi pour le fret et permettre la suppression de 6500 camions sur la RN21 ! Bref, il y a un chantier immense pour être à la hauteur des enjeux écologiques et au service des usagers.